Avec les frimas de l’hiver et la caresse glacée des petits vents coulis qui viennent rougir les oreilles et faire pleurer le nez, beaucoup de nos congénères plongeurs vont remiser leur combar au garage, entre le VTT et la tondeuse à gazon, en attendant des jours plus cléments. D’autres au contraire (dont moi, je l’avoue) voient revenir avec une certaine jouissance un peu égoïste le temps des crachins, qui se conjugue avec parkings déserts, spots dépeuplés et fonds marins abandonnés par les hordes de bipèdes palmés venus parfois de très loin pour remuer le sable. A nous les jolis fonds marins, à conditions bien sûr d’être en forme.
Peut-on plonger enrhumé ?
Le problème de cette saison est qu’il y aura toujours quelqu’un pour vous refiler un vilain rhinovirus (eh oui, j’en sais des trucs) qui va vous clouer au lit pour une semaine ou, au mieux, vous donner l’impression d’avoir les narines bourrées de coton hydrophile. Pas facile de plonger dans ces conditions et même franchement déconseillé. Mais au fait, que risque-t-on vraiment à braver l’interdit ?
Les plongeurs aguerris trouveront peut-être que la question ne vaut même pas la peine d’être posée, mais sachez que de nombreux débutants (motivés quand même) entament une formation de niveau 1 ou d’Openwater en hiver, car ils bénéficient ainsi de la présence et de l’attention du moniteur pour eux seuls.
Si plonger enrhumé n’est pas une bonne idée, ce n’est pas impossible. Les moniteurs le font parfois, car plonger est leur travail, ils ont des charges à payer et ne peuvent pas se permettre de mettre leur entreprise en veilleuse durant des jours pour cause de goutte au nez. Donc un petit rhume ne signifie pas forcément l’arrêt de la plongée. Par contre, le risque est réel, notamment de ne pas pouvoir faire passer les oreilles à la descente – ce qui est un moindre mal, car il suffit de remonter et de sortir de l’eau –, mais aussi et là c’est plus embêtant, à la remontée. Forcer si les oreilles ne passent pas peut conduire à un barotraumatisme comme un vertige alterno barique, qui n’est pas grave en soit, mais peut entraîner une désorientation, voire un évanouissement ou plus grave, comme le déchirement d’un tympan. Les sinus aussi peuvent poser problème, au même titre que les oreilles puisqu’ils sont également remplis d’air qui doit pouvoir s’échapper en se dilatant. Les douleurs surviendront donc plutôt à la remontée, mais, dans une moindre mesure cela peut aussi arriver à la descente.
« Il ne faut surtout pas prendre des médicaments et notamment des vasodilatateurs avant de plonger. En effet, ces molécules traitent les symptômes, mais pas les causes et ont de plus un effet limité dans le temps. Si leur action cesse sous l’eau, là vous êtes mal. »
Alors quelles sont les solutions ? Je n’en ai hélas pas beaucoup à vous donner, si ce n’est les conseils les plus basiques et logiques.
Ne pas s’enrhumer
Le tout premier de ces conseils peut sembler bête, mais c’est bien sûr d’éviter de vous enrhumer. Si vous êtes passionné par la plongée sous-marine, il faudra faire quelques concessions : porter une écharpe, éviter les courants d’air, soignez votre hygiène de vie… la plongée n’est pas une activité comme les autres, c’est une philosophie, un style de vie. Propre au plongeur comme à tout autre sportif.
Prendre soin de ses oreilles
Prenez également soin de vos oreilles externes (pour l’oreille interne c’est nettement plus compliqué ou alors vous avez un grave problème) afin d’avoir des tympans en bon état, ce sera déjà ça. Pour cela, évitez bien sûr le nettoyage en force au coton-tige, préférez un spray, mais attention certains sont irritants. Un petit truc de scaphandrier, mettez quelques gouttes d’huile d’amande douce dans chaque conduit auditif avant de vous immerger, cela vous protégera des bactéries et, paraît-il, facilite le passage des oreilles.
Nettoyez vos sinus
Pour les sinus, mon médecin, qui est un médecin de la plongée, m’a fait découvrir un instrument magique : la Rhino Horn. C’est un truc pas très glamour, j’en conviens, mais fabuleusement efficace. Il s’agit d’un récipient en plastique, en forme de corne de rhinocéros, d’où le nom, que l’on remplit d’eau chaude salée. On applique le petit trou sur une narine et on laisse couler l’eau qui va nettoyer tout ce qui encombre les sinus, mais aussi décongestionner les muqueuses nasales. Après quelques minutes, on se sent revivre. Personnellement je ne peux plus m’en passer. Cet accessoire se trouve dans toutes les pharmacies et même sur les boutiques en ligne.
Ceci dit, j’ai remarqué (et d’autres plongeurs me l’ont confirmé) que depuis plusieurs années que je pratique la plongée de manière intensive, été comme hiver, je n’ai plus jamais eu de gros rhume. N’étant pas médecin, je ne saurais expliquer ce phénomène, mais je pense que le fait de beaucoup plonger doit développer une sorte d’immunité contre ce genre de virus. Si vous avez une idée là-dessus, ou une explication, je suis preneur.
Il est aussi possible que ce soit grâce à l’utilisation régulière du Baume Scaphander qui permet à mon corps de mieux s’adapter.
En conclusion, plonger enrhumé n’est pas recommandé en raison des risques associés aux problèmes d’équilibrage des oreilles et des sinus. Les accidents de plongée liés aux barotraumatismes peuvent causer des douleurs, une désorientation, voire des blessures plus graves. Il est donc préférable d’éviter de plonger lorsque l’on est enrhumé. Cependant, si vous choisissez de le faire, prenez des précautions telles que prendre soin de vos oreilles et de vos sinus, éviter les médicaments vasodilatateurs et consulter un médecin de la plongée si vous avez des antécédents médicaux. La plongée est une activité passionnante et enrichissante, mais la sécurité doit toujours être la priorité absolue.
Si vous voulez des infos supplémentaires, voici un article sur le sujet ici.
En suivant ces conseils et en prenant soin de votre santé, vous pourrez profiter pleinement de vos plongées en évitant les désagréments liés au rhume et en préservant votre sécurité. Bonnes plongées à tous !